Les courants parasites (ou « courants vagabonds ») sont des courants électriques dont la circulation n’est ni souhaitée, ni maitrisée. Les courants parasites parcourent les équipements, les structures et les sols des bâtiments dès lors que des éléments conducteurs s’y trouvent. Les vaches laitières sont beaucoup plus sensibles que l’homme à leur contact. Leur présence peut donc être une source d’inconfort et même de stress parfois important pour elles.
En élevage laitier, se prémunir des courants parasites dans la salle de traite ou dans la stabulation, repose d’abord sur la conformité électrique de quatre points principaux :
La prise de terre
La prise de terre a pour fonction d’évacuer par le sol les fuites de courant. Tous les équipements et masses métalliques doivent y être reliés. Pour être efficace, sa résistance doit être la plus faible possible, inférieure à 18 Ohms dans les bâtiments d’élevages laitiers.
La liaison équipotentielle
La liaison équipotentielle vise à relier ensemble tous les éléments métalliques conducteurs présents dans les bâtiments afin d’éviter une différence de potentiel entre eux et d’assurer un écoulement facile des courants vers la terre. La liaison équipotentielle est satisfaisante lorsque la résistance entre deux points est inférieure à 2 Ohms. Tous les équipements sont concernés (canalisations, stalles, cornadis, abreuvoirs, lactoduc…) mais également les treillis des planchers béton et les charpentes, dès lors qu’ils sont métalliques.
L’installation électrique
La section et la nature des câbles d’alimentation doivent être adaptées aux équipements alimentés.
La présence de disjoncteurs et interrupteurs différentiels est indispensable afin d’interrompre la circulation de courants lorsque ceux-ci atteignent des valeurs qui ne sont plus compatibles avec la sécurité des hommes et des animaux. Tous les équipements fixes se trouvant dans un local humide (salle de traite, laiterie) doivent être protégés par un différentiel d’une sensibilité de 30 milliampères maximum.
La clôture électrique
La clôture électrique peut elle aussi générer des courants parasites. Pour les limiter, privilégier le positionnement du poste de clôture du côté des parcelles et éloigner sa prise de terre de la clôture d’au moins 25 mètres de la prise de terre du bâtiment d’élevage. De plus, les câbles électriques spécifiques servant à transporter le courant des clôtures ne doivent pas passer à moins de 20 cm d’une masse métallique du bâtiment d’élevage au risque de générer des tensions parasites.
En pratique :
- Etre vigilant lors de la construction et intégrer dès la conception tous les éléments de conformité électrique
- En cas de soupçon de perturbation de comportement des animaux, ne pas hésiter à demander un diagnostic électrique par un spécialiste.
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Pour le groupe qualité du lait
Jean-Luc Kergosien et Olivier Rosat (CROCIT Bretagne)
