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Qualité du lait

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Mammites et boiteries, même combat



Facile de comprendre qu’une vache boiteuse, souvent couchée, a plus de risque de faire une mammite ou de présenter une contamination par les butyriques. Parer une vache boiteuse limite donc les mammites. Il serait trop simple de réduire la relation entre boiterie et qualité du lait à ce simple constat. C’est en gérant à la fois les boiteries et leurs facteurs de risque qu’on peut sensiblement réduire le risque de mammites en élevage.
Le lieu de vie : hygiène et confort
Toutes les actions sur l’aire de vie sont primordiales et auront des impacts à la fois sur les boiteries et les mammites : des aires de circulation propres, un couchage suffisamment paillée, des logettes bien réglées et entretenues, des surfaces non traumatisantes, des chemins bien conçus. La réduction du temps de couchage des animaux est le facteur essentiel d’apparition des boiteries. La recherche d’un confort pour l’animal sera un objectif : bâtiment non surchargé, limiter les zones humides, optimiser la ventilation, autant de facteurs de risque de mammites comme de boiteries. On limitera les contraintes sur les animaux comme la prise longue aux cornadis (30 minutes suffisent) ou le temps d’attente excessif à la traite. Un temps d’attente trop long rendra la vache stressée, sensible au niveau des sabots et probablement boiteuse sur le long terme. Autant de facteurs compromettant une bonne émission du lait. Chacun sait que le couchage après la traite est proscrit pour limiter les mammites mais la vache boiteuse choisira cette option pour se soulager.
Le début de lactation : limiter l’amaigrissement
L’alimentation a son importance aussi. La période clé du péripartum doit limiter l’amaigrissement excessif des vaches entrainant des troubles de l’immunité propices à l’ensemble des maladies infectieuses comme mammites ou boiteries (maladie de Mortellaro). Une vache boiteuse fréquentera moins l’auge, aggravant ainsi le déficit énergétique et sa sensibilité à toutes les infections. Les changements brutaux d’alimentation entrainent une moindre valorisation de la ration avec les mêmes effets. On veillera à un bon équilibre alimentaire. Enfin, les minéraux et les micronutriments sont essentiels pour une corne de sabot de qualité et un organisme réactif aux agressions. 
Soigner vite = guérir vite
Comme pour les mammites, la réactivité de l’éleveur est essentielle. Une gestion rapide de la boiterie et de ses facteurs de risque limitera les conséquences pour l’animal et le troupeau y compris en terme de qualité du lait. Cela demande d’être bien équipé pour lever le pied de l’animal mais aussi de connaitre les différentes maladies possibles… ou de faire intervenir un pareur car bien soigner une boiterie, ce n’est pas simplement une injection d’antibiotique !

Pour le groupe Qualité du lait
Christophe Mompas (GTV)