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Organiser et sécuriser le remplacement du ou des trayeurs


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Pour pouvoir s’absenter sans s’inquiéter et éviter les mauvaises surprises pour le remplaçant ou au retour, de bonnes habitudes et des consignes claires pour le repérage et l’enregistrement des vaches sont indispensables. Le passage de relai lors d’une traite est forcément un plus. Des traces écrites aussi !
Pouvoir s’absenter sans s’inquiéter. Un luxe pour les producteurs laitiers ? Oui sans doute, mais facilité par un peu de réflexion et d’organisation, qui peut même s’avérer utile pour le(s) trayeur(s) habituel(s) !
Une priorité absolue : éviter les inhibiteurs !
Le premier risque est celui de livrer du lait qui aurait dû être écarté, avec le risque supplémentaire de ne pas s’en rendre compte avant le passage du laitier…
Veiller à bien expliquer au remplaçant :
 - où sont inscrites les informations en lien avec les vaches en traitement et en délai d’attente
L’idéal : en plus du cahier sanitaire, un affichage en salle de traite avec  le numéro de l’animal, la date de traitement, le quartier atteint, la date et la traite de remise du lait dans le tank. Conseillez-lui également d’écrire sur ce tableau (ou dans l’ordinateur du robot) AVANT de traiter un animal et de noter sur la boite de médicament le numéro de la vache traité et la date de début de traitement. Cela vous facilitera le report sur le cahier sanitaire. 
- quel est le système de marquage des animaux mis en place dans votre élevage : 
Un double marquage AVANT d’appliquer le traitement est conseillé, d’autant plus pour lui qui ne connait pas vos animaux. 
- comment gérer les vaches atteintes de mammite clinique, ou à traire à part, parce que sous traitement ou fraîche vêlée.
Vous aurez bien soin, de stocker séparément les traitements en lactation des traitements au tarissement pour éviter toute erreur, de préciser les délais d’attente des produits utilisés et de lui montrer où sont stockées les ordonnances et le protocole de soins auxquels il pourra se référer si besoin.
Technique de traite : limiter les improvisations
Tout le monde a intérêt à ce que la traite se passe au mieux : le remplaçant, les vaches qui donneront ainsi facilement leur lait et auront peu de risques de mammites, et l’éleveur qui n’aura pas à gérer de conséquences fâcheuses à son retour. 
Pour cela, rien de tel que d’avoir tout sous la main, ainsi qu’une démonstration de la routine habituelle de traite (musique ou pas, hygiène avant la traite, branchement une par une ou en série, numéro des vaches longues à traire, branchement des pots, décrochage manuel ou automatique des vaches sur pots et rinçage des griffes, post trempage, désinfection systématique ou non des griffes, gestion du dernier lot si incomplet, nettoyage de la machine à traire, gestion des vaches après sortie de salle de traite). L’idéal est d’avoir eu le temps de faire le tour de la ferme et d’avoir réalisé une traite ensemble. Si ça n’est pas possible, il faut évoquer tous ces aspects. 
Ecrire les procédures peut également aider, de même que marquer l’utilisation directement sur les bidons de produits d’hygiène. Le remplaçant sera content de trouver une trace écrite, en cas de besoin. C’est même très utile quand il y a des trayeurs occasionnels, même en présence du trayeur habituel. Ça permet de passer les consignes et de les faire respecter beaucoup plus facilement. 
Enfin,  ne pas oublier de mettre à disposition un classeur ou un affichage avec des indications sur l’utilisation du matériel, les numéros de téléphone utiles (vétérinaire, technicien froid, technicien machine à traire, conseiller laiterie).
Soigner aussi les petits veaux
Pour préserver une bonne digestion du lait, il vaut mieux avoir bien précisé sur un tableau les quantités de lait à distribuer par veau, les modes et température de distribution, et le devenir du lait non commercialisable. 
Au final, préparer son remplacement est l’occasion de réfléchir à l’organisation du travail et à la communication dans l’exploitation, et de revenir dans de très bonnes conditions.

Témoignage :
La station expérimentale de Trévarez (29) accueille de nombreux stagiaires toute l’année. Afin de sécuriser le passage des consignes, le protocole de traite est affiché dans la laiterie et dans la salle de traite. Il détaille toutes les étapes de la traite. 
La traite s’effectue toujours à deux trayeurs. Un nouveau trayeur est comme cela toujours accompagné d’un des techniciens de la station. 
Pour éviter les inhibiteurs, un grand panneau est présent en salle de traite où sont identifiées les vaches à traire à part avec la date de remise en commercialisation du lait. En plus du tableau, ces vaches ont des bracelets rouges aux deux pattes arrières afin d’avoir un rappel visuel dès leur entrée sur le quai de traite. Le tableau sert également à noter toutes autres informations utiles comme les chaleurs par exemple.
La même organisation est appliquée pour la nurserie où un panneau indique toutes les quantités de lait et d’aliments à apporter à chaque case de génisses. 
Ce fonctionnement permet un passage clair des consignes et facilite le remplacement des techniciens de la station.

Pour le groupe qualité du lait
Marylise Le Guenic (Chambre d’agriculture de Bretagne)